7 Le rôle de l’adulte, un "phare" pour l’enfant

Le rôle de l’adulte, un « phare » pour l’enfant

L’adulte est « présent » avec les enfants lorsqu’ils jouent. Il « éclaire » leur jeu et l’espace dans lequel ils jouent en quelque sorte ! Sa posture d’observation a pour but de soutenir leur activité spontanée. Sentant ainsi l’attention discrète de l’adulte, l’enfant peut s’investir, se concentrer dans son jeu et déployer de nombreuses expériences de sa propre initiative. Il peut s’appuyer sur l’adulte qui observe pour faire l’expérience de ses propres capacités mais également des relations avec les autres, en prenant confiance en lui.

« Pour intervenir d’une autre manière, pour accompagner les jeunes enfants, il nous faut être plus observateurs, plus attentifs à leurs actions, à leurs créations ludiques. Il nous faut tenter de comprendre ou d’accepter ce qui n’a souvent pas beaucoup de sens pour nous adultes (…) Il nous faut trouver la bonne distance, celle qui laisse l’initiative à l’enfant d’inventer son jeu, tout en étant disponible pour lui, tout en soutenant ce qu’il fait par le regard et par le langage des mots et des gestes. (…) Les adultes sont les consolidateurs essentiels des apprentissages du bébé. » Laurence Rameau

L’adulte soutient l’enfant par la parole mais aussi par la communication non-verbale, à laquelle les enfants sont très réceptifs et qui leur permet de développer leurs outils de communication. Cet accompagnement de l’adulte vise à favoriser la sécurité affective de chacun, accompagne l’enfant dans l’apprentissage des règles, prévient les conflits, soutient leur langage et leurs capacités de compréhension de ce qui les entoure.

Les professionnelles sont à l’écoute des émotions et des ressentis de chacun (comportements verbaux et non-verbaux). Notre objectif est que l’enfant se sente respecté dans ses émotions, pour qu’il puisse développer sa conscience de lui-même et des autres. Dans ses relations avec l’enfant, l’adulte doit mesurer l’intensité et le pouvoir des mots afin de respecter au mieux l’enfant.

Les professionnelles accompagnent l’enfant par la parole ainsi que par une présence stable, en tentant de ne pas interférer de façon inutile dans ses expériences et en évitant de faire à la place de l’enfant. A quel moment est-il bon que l’on intervienne ?  ; En effet, notre proposition d’ « aide » peut parfois freiner l’autonomie de l’enfant au lieu de la soutenir… Si l’enfant est « rempli » de la présence de l’adulte lors des soins, à ce moment-là dans l’activité libre, l’enfant n’aura pas besoin de l’intervention directe de l’adulte, seulement de son attention. Il développe alors l’estime de lui et un sentiment de force intérieur.

« Ne pas faire faire à l’enfant, ne pas faire à sa place mais lui permettre de faire. Cela n’équivaut pas non plus au « laisser faire ». Le cadre d’action existe et doit protéger l’enfant. Cela ne marque pas non plus l’inaction des adultes. L’action des adultes est juste autre. Elle se décentre pour ne plus concerner la valorisation du résultat mais bien la mise en valeur de l’action de l’enfant. Etre avec lui pour parler de ses découvertes, de son plaisir de faire, de ses relations aux autres. Parce que lui dire ce qu’il fait lui permet de lui donner confiance en lui et donc l’envie d’aller plus loin. » Laurence Rameau

 L’aménagement de l’espace tient également une place importante pour permettre à l’enfant d’exercer son autonomie. A travers lui, l’équipe favorise le jeu autonome, les relations entre enfants, les besoins moteurs, le libre choix…