4 La motricité libre du tout-petit

La motricité libre du tout-petit

Elle consiste à laisser libre cours à tous les mouvements spontanés de l’enfant sans les lui enseigner, sans intervenir. Cette pratique s’inspire de la pédagogie développée par l’Association d’Emmi Pikler (pédiatre hongroise) de Loczy, basée sur l’observation et le respect de l’enfant, très répandue dans le milieu de la petite enfance.

L’équipe s’attache à accompagner l’enfant dans ses expériences motrices : préparer l’espace, permettre à l’enfant d’être à l’aise (vêtements souples, pieds nus pour mieux ressentir les différentes textures, les sensations, faciliter l’agrippement ou chaussons souples en période d’hiver par exemple). La professionnelle intervient essentiellement par le regard, la parole, en étant là, disponible pour encourager, donner confiance et sécuriser l’enfant. Nous souhaitons permettre à l’enfant d’explorer librement sa motricité, de s’exercer, d’observer l’action qu’il peut avoir sur son environnement et de faire connaissance avec les possibilités de son corps, à son rythme. Ainsi, l’enfant a la possibilité de construire une juste image de lui-même, de ses compétences, de sa valeur, ce qui nourrit un sentiment de sécurité intérieure et éveille sa curiosité pour ce qui l’entoure. Il est essentiel que l’enfant soit à l’initiative et surtout qu’il ne soit pas dépendant d’un adulte pour explorer librement. L’enfant apprend en s’exerçant beaucoup, longuement ; ce qui renforce ses muscles, sa souplesse, son agilité mais aussi sa persévérance.

L’expérience a su nous montrer que le chemin emprunté pour mémoriser et acquérir une position est tout aussi important que la position elle-même. C’est pourquoi l’adulte ne mettra pas l’enfant dans une position qu’il n’a pas acquise par lui-même. Tant qu’il n’essaie pas lui-même, c’est qu’il n’est pas prêt physiologiquement et/ou psychiquement. En mettant l’enfant dans une position qu’il n’a pas acquise lui-même, l’enfant ne saura pas comment faire pour en sortir et n’aura pas la possibilité de la retrouver tout seul. Le risque est de créer des crispations musculaires, voire une angoisse mais aussi de lui enseigner de mauvaises positions et de lui donner de mauvaises informations. La création des réflexes de protection ainsi que les réactions du corps peuvent être également entravés. Nous nous permettons d’intervenir lorsque l’enfant est bloqué dans une position inconfortable, dans ce cas nous tentons de lui montrer le chemin qui lui permettrait d’en sortir ou d’accéder à une autre position plus appropriée. Nous nous adaptons aux particularités motrices de chaque enfant afin qu’il se sente au mieux.

Lors des moments d’éveil, le bébé est installé au sol, sur un tapis, sur le dos car cette position est la plus favorable pour s’adonner à des expériences motrices. Ses bras, ses mains, ses jambes et ses pieds, son tronc sont libérés, il peut ainsi bouger à sa guise et être détendu. Son corps ne ressent pas de tensions dues au poids de la tête, tout son axe reposant sur le sol. Sa motricité peut alors se développer (manipulation, coordination, construction du schéma corporel…). De cette position, le bébé va pouvoir accéder aux autres positions et se préparer à la marche. Un espace moteur adapté est toujours mis à disposition dans la salle de jeu pour répondre aux besoins de mouvements des enfants. Pouvoir expérimenter son corps, grimper, sauter, se hisser etc… régule leur activité de jeu ainsi que leurs relations.